Les marchandes d’amour que sont les péripatéticiennes se retrouvent les plus mal aimées des femmes : les appareils judiciaires de la plupart des pays les pourchassent sans relâche; les épouses légitimes redoutent leur terrible concurrence; les avocats de tous bords les parasitent éhontément;même leurs clients, sans doute honteux de devoir débourser pour leurs prestations, les méprisent trop souvent. Pourtant, les services que rendent les prostitués de tous les sexes sont essentiels. Il y a fort à parier que sans eux, les débordements sexuels – et leurs conséquences souvent tragiques – qui sont le lot de toutes les sociétés humaines, seraient infiniment plus répandus. En déambulant (c’est le sens premier de ce terme d’origine grecque) ici et là à l’affût de libidos inassouvies et de phantasmes non vécus, les péripatéticiennes soignent un mal sociétal qui est aussi vieux que leur métier : le manque d’amour charnel. Ce voyage chez mes amies les putains explore les raisons profondes de l’inévitabilité de la prostitution et, en conclusion logique, invite la lectrice et le lecteur à se débarrasser de leurs masques d’hypocrisie pour enfin considérer les travailleurs/ travailleuses du sexe comme des citoyens / citoyennes à part entière.